La brume était dense et profonde dehors, le temps, sec et glacial. La jeune fille ressera autour de sa silhouette svelte sa cape de velours bleue claire, dont les nuances lumineuses dérivaient sur le blanc. Regardant furtivement derrière elle, elle se rendit compte que c'était bel et bien la fin de son voyage. Elle observa quelques secondes le château gigantesque où elle allait vivre, le regard plein d'admiration pour la superbe bâtisse. Puis, réajustant son diadème orné de pierres d'onyx, elle se décida enfin à entrer vers sa nouvelle vie.

Elle poussa la grande porte de bois massive, qui s'ouvrit dans un fracas grinçant. Elle passa le seuil, posant ses deux uniques valises à côté d'elle, une fois qu'elle fut arrêtée au milieu de la pièce. Même à l'intérieur, elle avait toujours la possibilité d'observer le paysage extérieur, grâce aux nombreuses baies vitrées dont la pièce était pourvue. Accueillant et majestueux, le hall laissait présumer la beauté des autres parties de la forteresse. La pièce était vide, et la nouvelle venue apprécia quelques minutes le silence respectable qui y régnait. Puis, présageant qu'il faudrait peut-être un peu de temps pour que sa nouvelle directrice, la réputée Erzèbeth Nàsdy, ne vienne la guider, elle se dirigea vers l'une des grandes vitres, se perdant dans le paysage hivernal qui s'étendait devant ses yeux cristallins.

La nouvelle élève, une dénommée Fàllen de Nëcromànsys, se tenait face aux baies vitrée, le regard et l’esprit perdus dans le paysage hivernal. Erzèbeth Nàsdy, vêtue d’une robe à corset noir, se cheveux noués en un chignon duquel s’échappait quelques mèches, se tenait en haut des imposants escaliers de marbre. Lentement elle se mit à descendre les marches, une main suivant la rampe, l’autre le long du corps allait se perdre dans les plis de sa parure. Le bruit des talons sur le sol attira l’attention de la jeune nécromancienne qui se retourna. En guise de salut la Finlandaise s’adressa à la petite d’une voix froide :

En effet, les temps étaient on ne peut plus sombre. L’ombre de Sliven n’avait jamais été aussi pesante, la guerre était imminente. Les tensions du monde magique étaient palpables et les répercussions de cet atmosphère se faisait ressentir jusqu’au confin même de Lómilendë. Yezekaël et Vanina, les deux collègues de la Nymphe Obscure s’étaient en quelque sorte liguée contre la Nordique. En effet, quelques jours auparavant celle-ci avait eut un petit … accrochage avec ses pouvoirs. Accrochage qui avait inspiré une belle frayeur. Depuis peu également, des « invités » arrivaient et partaient sans cesse du château. Les cours avaient commencé, mais l’envie d’apprendre et d’enseigner n’était pas là. Trop de problèmes menaçaient la communauté magique.

Poursuivit la glaciale directrice. Fàllen s’exécuta, elle se mit donc à suivre, légèrement en retrait sa supérieure. Sur le chemin qui menait au bureau de la noble celle-ci commença à parler d’une voix toujours aussi polaire.

Erzèbeth s’arrêta brusquement et plongea ses yeux émeraude dans ceux de l’arrivante.

La Finlandaise et la jeune nécromancienne firent encore quelques mètres, puis elles arrivèrent devant une porte. La Nymphe Obscure la poussa et fit entrer l’Islandaise dans son bureau.