A peine avait-elle chassée Ambroise de la base qu’Erzèbeth s’était envolée pour la Turquie. En 6 mois Sliven s’était quasiment éteint. La nouvelle loi Marchal qu’avait imposée Erzèbeth partout où elle passait avait clairement porté ses fruits. Cependant, la comtesse s’était créé foule d’ennemi(e)s. Son impitoyable plan et sa froide indifférence face à la guerre avait soulevé bien des foules. De nombreuses plaintes s’élevaient de par le monde et nombre étaient directement envoyées à la base. Erzèbeth au moment même où elle s’était infligée le Gel-Cœur savait pertinemment qu’elle aurait à faire face à cette vague de critique. Les personnalités charismatiques le sont toujours ; critiquées. C’était un des nombreux prix à payer. Quoi qu’il en soit, la finlandaise n’avait jamais accordée beaucoup d’importance à ce que pensait les autres d’elle. Impassible, elle poursuivait son but avec brio. Très bientôt le monde serait assaini de Sliven et la Terre pourrait se reconstruire.

Dès son arrivée à Ankara la comtesse s’était directement rendue au front pour constater que ses troupes avaient une fois de plus écraser l’ennemi. Bientôt la IIIème Guère Mondiale toucherait à sa fin ; en attendant le Gel-Cœur touchait parallèlement presque à la sienne. 6 mois sous l’influence du maléfice et toujours en vie ; la nécromancienne était clairement une miraculée. La bête qui brûlait en elle était la raison d’une si longue espérance de vie. Cette bête qui n’était autre qu’elle ; la vraie Erzèbeth. La femme enflammée et sensible. Cette jeune hongroise arrachée à sa patrie et écorchée vive. Erzèbeth avait bien des défauts, et même dans son état naturel la nordique était froide et cassante, cependant elle était aussi une femme dévouée et aimante. Elle avait tout sacrifié pour ses idéaux. Malgré tous ses efforts elle avait été une mère trop exigeante et une épouse absente.

Au moment critique où Sliven était devenu si puissant que sa victoire définitive n’était qu’une question de semaines, Erzèbeth avait fait le choix de sacrifier une dernière chose : son intégrité. Alors forte et puissante, respectée et admirée elle était devenue incontrôlable, inhumaine, haïe et faible. Ce triste constat tout le monde pouvait le tenir, et la profonde tristesse qui avait envahie la finlandaise quelques secondes avant qu’elle ne pratique le Gel-Cœur n’était pas sans lien avec cet état de fait. Ses enfants ne le lui pardonneraient jamais et ils avaient raison. Son amour pour autrui avait poussé la noiraude a sacrifié son âme pour tenter de sauver la Terre.

Elle savait pertinemment que l’affaire serait complexe et que bien qu’elle y arriverait elle devrait briser et anéantir bien des gens innocents sur son passage. La générale avait fait le choix du long terme. Dans une dizaine d’année, les générations à venir pourraient enfin profiter de la vie. Elle resterait une femme controversée et critiquée mais son image n’était en aucun cas une finalité. Elle avait tenté avec sa conférence en Norvège de la préserver pour une seule raison : ses enfants. Lukas et Selena qui portaient le même nom qu’elle : Nàsdy.

Après quelques jours passés entre la Turquie, la Géorgie et l’Azerbaïdjan, Erzèbeth repris l’avion et se dirigea à nouveau vers l’Afrique du Sud. Parallèlement l’ordre avait été donné de délivrer les deux lettres qu’elle avait écrit 6 mois auparavant. Une pour ses enfants, l’autre pour Vanina.