Enfin… enfin le grand jour était arrivé. Erzèbeth allait dispenser son premier cours. Cependant, la comtesse n’avait rien changé à ses habitudes. Ce matin elle s’était levée à 8h30, elle avait pris un bain Finlandais, elle avait revêtu une simple robe noire en tissu fin, sans bretelles, s’arrêtant aux genoux. Une sorte de corset discret maintenait la robe. Elle avait ensuite mangé un délicieux déjeuner concocté par Amélia puis elle avait lu différents journaux du monde magique et non-magique. A midi elle avait préféré s’abstenir de dîner et s’était plongée dans des lectures plus obscures dans des langues oubliées, enfin, vers 13h30, la Finlandaise avait quitté ses appartements, un simple livre à couverture rouge appuyé contre sa poitrine, recommandant à sa servante de préparer un repas typiquement nordique pour 20h30 tapante.

Vers 13h40, le temps de descendre lentement les 7escaliers qui la séparait de la Salle de Magie Universelle tout en observant la neige qui commençait à disparaître sous une pluie battante qui s’était déclenchée aux alentours de midi. Une fois devant la salle, elle ouvrit la porte avec les clefs créées à cet effet et la Scandinave mit pour la première fois depuis l’ouverture de Lómilendë ses pieds – aujourd’hui « habillés » d’élégants hauts-talons noirs – dans l’une de ses salles de cours. Les rideaux étaient tirés et seule la lumière diffusée par la fenêtre du couloir éclairait faiblement la pièce. La Nordique fit un gracieux mouvement de poignet et les obscures étoffes s’ouvrirent d’un coup sec. La salle était maintenant illuminée par quatre grandes fenêtres encastrées dans le mur à la gauche de l’entrée, en face de celui-ci on pouvait voir l’immense tableau noir recouvrant tout le pan de mur et un bon mètre en face de celui-ci le bureau – en ébène – professoral. Les deux murs restant – soit celui qui faisait face à l’entrée et celui qui était composé de l’entrée – étaient meublés d’une vingtaine d’étagères… toutes vides. Quand au centre de la pièce il était aménagé de pupitres disposés en quatre rangées, prêts à accueillir les futurs élèves. Oui, là était le résultat. Lorsqu’une salle de cours et laissée à l’abandon pendant près de huit mois au moment où on y pénètre pour la première fois on y découvre, poussière, saleté, odeur âcre, obscurité mais surtout : un grand vide. Dans un peu plus de quinze minutes le cours débuterait, la Nymphe Obscure avait donc un quart d’heure pour rendre cette salle vivable. La noble murmura un mot qui évinça toutes preuves de délaissement et d’abandon de la pièce, l’espace était maintenant brillant de propreté. D’un pas léger et avenant la Nécromancienne alla ouvrir les quatre fenêtres laissant le vent frais et humide envahir la pièce. Une fois ceci fait, la Finlandaise observa les étagères vides et se promit de les remplir … intelligemment.

Il était 15h55 lorsque la comtesse s’assit derrière son bureau, croisa les jambes et regarda la pendule situé dans un coin de la salle. Lorsque le premier élève arriva il put découvrir la comtesse en train de passer sa fine main dans ses cheveux noirs détachés, ondulant légèrement, tombant sur ses épaules nues. L’arrivant put d’ailleurs voir avec stupéfaction la craie blanche écrire d’elle-même sur le tableau

Pour son deuxième cours de l’après-midi, La jeune Grecque arriva à l’heure, connaissant bien le caractère de Madame Nàsdy, elle ne put arriver en retard, sinon, les points allaient fuser. Elle descendit les escaliers quatre à quatre, heureuse d’avoir enfin un cours dans lequel elle avait déjà un minimum d’expérience. Et oui, son grand-père lui avait appris la magie universelle en grec ancien. Donc, après y avoir réfléchit longuement, elle avait décidé de prendre le grec ancien comme langue dans ce cours, le latin ne lui disait rien et le nécromant avait l’air super mais elle préférait prendre le grec... Arrivée à la hauteur de la porte qui était déjà ouverte, elle put apercevoir son professeur, assise à son bureau, entrain de se recoiffer. Valandra s’avança dans la pièce, elle brillait, même s’il pleuvait dehors, la salle était éclatante. Tout était bien rangé, la craie qui écrivait seul sur le tableau donnait une petite touche de magique dès que l’on entrait dans la classe, tous les autres professeurs lisaient ou attendait patiemment à leur bureau sans bouger. Valandra passa entre les bureaux qui se trouvaient au milieu de la salle, essayant de ne pas se taper à un bord et elle atteint enfin le bureau de la directrice qui était en haut de trois marches pour que les élèves assis derrière la distinguent bien. Elle gravit les trois petites marches et s’arrêta devant le bureau.

« Bonjour, Madame Nàsdy, comment allez-vous aujourd’hui ? »

La directrice ne devait sûrement pas avoir oublié leur petite conversation dans son bureau de premier jour à cause de cette fichue robe qu’elle portait tous les jours malgré qu’elle n’aimait pas de tout ça. Mais elle commençait tout de même à s’y habituer, le noir devenait une couleur qu’elle appréciait et elle ne lui allait pas trop mal… Elle continua à regarder la salle, les fenêtres étaient ouvertes et il commençait à faire un peu froid…