La nouvelle cheffe de service était très affairée dans le bureau de son défunt collègue, le pauvre Dr. Friemann. Elle ignorait les causes de sa mort, et encore moins comment et ce qu'il était advenu de son corps. Elle supposait dans les mains ténébreuses de son confrère Masaryk, qui était peu entrain à respecter la mémoire de son inestimé et détesté confrère. Cela lui importait peu.

Elle rajusta ses lunettes de vue, peu habituée à les porter. Ses yeux étaient fatigués et épuisés de toute la lecture qui leur avait été imposée. Sofía n'avait pas chômé. Sa journée avait été partagé entre divers ordre dans son service pharmaceutique que sa subordonnée avait dirigé en son absence, tandis qu'elle même veillait à rétablir la comptabilité et le traitement des dossiers.

En cette période de Noël propice à l'abus d'anti-dépresseurs, de produits pour faciliter la digestion ou médicaments magiques pour forcer l'apétit ou des vomitifs et autres terribles laxatifs à usage diurétique, son service était déjà comme des aspirines, en effervescence. Heureusement, Friemann était travailleur et correct, et avait correctement respecté les consignes draconniennes. L'état général n'était pas à déplorer, et son personnel avait correctement éffectué son travail.

Seul bémol qui l'avait occupée principalement: le rechignement du professeur à descendre des patients en catéorie C. Certains offraient de belles perspectives, et avaient systématiquement été recalés. De Santa Cruz soupira. C'était un véritable gâchis, heureusement le zèle des subordonnés initiés avaient pallié à ça. Il lui fallait faire un tri. Elle reclassa subrepticement des malades, et en transféra deux au service de Thompson et un à Masaryk. Elle était moins possessive et mieux valait se décharger du superflu en cette période. De plus, cétait Noël après tout. Il faudrait qu'elle pense à la Directrice, par ailleurs.

Quand à elle, l'Apothicaire se réjouissait. Elle avait enfin de petits cobayes tous frais et pimpants pour de nombreux tests. Mais pour l'heure, l'administratif primait. D'autant plus que le banquet approchait, et elle n'avait pas choisi quelle robe, quel parfum, quel maquillage mettre et porter. Sans oublier les chaussures, le sac, la ceinture peut-être. D'autant plus quels bijoux mettre! Personne ne supporterait quelle fasse office des douze coups de minuits comme le faisait si bien le carillon de la Real Casa de Correos sur la Puerta del Sol à Madrid. L'envie d'arborer le superbe collier de perles offert par la renommée Kate la démangeait, mais son instinct lui conseillait de ne pas le faire. Enfin, elle se déciderait demain.