La grille en fer se referma dans un grincement qui lui écorcha les oreilles. 
*Ils ne savent pas l’entretenir, leur métal qu’ils tiennent tant à utiliser partout ?*
L’ascension jusqu’à l’école par le sentier escarpé avait rendu l’humeur de la jeune fille massacrante -quoique sa maussaderie durait depuis un peu plus longtemps déjà- et elle avait mal aux pieds.  
*Quelle idée de vivre dans un pays où il fait tellement froid qu’il faut porter des chaussures ? *
En temps normal, elle aurait grimpé jusque là sans sourciller, trois fois s’il avait fallu ! Mais ces foutues chaussures, hideuses en plus d’être inconfortables au possible, lui massacraient la plante des pieds et lui faisaient perdre l’équilibre à la moindre pierre qui roulait sous elle. Avec une grimace, elle tourna le dos aux murailles trapues et aux pics agressifs du portail pour s’avancer vers l’entrée du château. Des arbres nus, des buissons rachitiques, tout était morne et froid ici. Ses pas crissaient sèchement sur l’allée en gravier, tous les sons tombaient à plat, même la buée provoquée par sa respiration refusait de s’élever et lui revenait dans la figure. Très agréable.
Elle arriva devant une porte noire monumentale, entourée par les plus gros arbres qu’elle ait vu depuis son arrivée sur ce continent sinistre. Ridicules de petitesse et de nudité en comparaison avec la végétation vibrante de son pays natal. Les battants de la porte, ornés de gravures à l’allure travaillée lui arrachèrent un grognement de dédain : elle détestait cet étalage de richesse. De l’épaisseur des murailles jusqu’à l’entretien que devait requérir un jardin tel que celui dans lequel elle se trouvait, tant d’argent dépensé dans ds futilités vaniteuses. 
*Qui a besoin d’une porte aussi gigantisme en plus ? Ils veulent quoi ? Faire entrer un dragon ?*
Puisqu’il n’y avait manifestement pas de cloche à tirer pour annoncer son arrivée, elle s’en tint à la bonne vieille méthode : toquer. Le métal, encore plus glacé que ses mains, lui blessa les phalanges. Maintenant, il n’y avait plus qu’à attendre… La personne qui l’accueillerait, quelle qu’elle soit, avait plutôt intérêt à s’accrocher.

Après un temps qui dut paraître interminable pour la nouvelle arrivante écorchée, épuisée, glacée, les portes s’ouvrirent en grinçant sur le hall aussi austère que démesuré. Un étudiant plongé dans ses réflexions releva la tête. Le spectacle qui s’offrait à lui le laissa perplexe. Que faisait cette… enfant, derrière la porte principale ? Ne savait-elle donc pas qu’il fallait pousser la porte pour rentrer ? Il imagina qu’il devait s’agir d’une étudiante qui venait d’un pays si éloigné qu’une porte n’était peut-être même pas quelque chose qu’elle connaissait. Il articula très fortement pour qu’elle le comprenne.
 
« BON-JOUUURR, QUELLE MAGIIIIEE ? »
 
Il s’en tenu au minimum afin de pouvoir la rediriger. Il n’attendit pas la réponse ressentant les énergies chamaniques de la même nature que les siennes.
 
« Ah… CHAAAMAAAANE, C’EST CA ? LA DIREEECTRICE ZAÏNA OBY, TOUT EN HAUUUUUUT, LES TOUUUUURS », articula-t-il ridiculement en lui pointant un doigt vers le haut.
 
Sans attendre son reste il disparut à l’extérieur du château à nouveau plongé dans ses pensées, ravi d’avoir pu être si serviable envers une pauvre nouvelle.
 
[Je n’ai pas résisté à l’envie d’utiliser un PNJ pour t’accueillir. Je propose qu’on continue directement dans le bureau de Zaïna si c’est ok pour toi, comme ça tu peux réagir à cet affront :wink:]