Les hommes sont depuis toujours au courant de l’existence de leur confrères sorciers, et à travers les âges l’entente entre ces deux types humains évolua énormément subissant de constants changements. La cohabitation entre sorciers et hommes sur Terre ne fut pas toujours des plus aisées. Il est d’ailleurs très important de faire la distinction entre « humains » et « hommes ». Le terme « humain » désigne l’homo sapiens et le terme « homme » le spécifie comme : homo sapiens dépourvu du gène magique tandis qu’au contraire le substantif « sorcier » désigne un : homo sapiens doté du gène magique.

On estime qu’à travers les âges, et malgré les variations démographiques, la proportion homme/sorcier est restée constante. Par exemple, sur les 8 milliards d’humains peuplant la Terre en 2038, on évalue le nombre de mages à 3 milliards – soit un peu plus de 35% de la population humaine totale. Comment devient-on sorcier ? Les mystères qui entourent la naissance de pouvoirs magiques chez les individus figurent parmi les questions les plus coriaces et les plus controversées de la sorcellerie ; de rares études traitent de ce thème, mais sans jamais parvenir à lever l’entier du voile. Quelques principes ont néanmoins été établis sur la base d’observations. En premier lieu, il convient de relever que seuls les sorciers donnent naissance à leurs semblables. A ce jour, il n’y a que 9 cas référencés qui font état de l’avènement de magiciens dans des familles purement humaines. De même, il est peu fréquent de voir des descendants de familles sorcières ne pas disposer d’au moins un sorcier dans la famille, à nouveau, l’inverse relève d’une infime quantité de cas. Deux facteurs président à la détermination de la « voie » magique des individus. A ce titre, il est courant de mentionner « l’héritage de la terre » et « l’héritage du sang ». L’héritage de la terre constitue le critère déterminant dans la plupart des cas. Un individu né sur une terre élémentaliste sera élémentaliste, et réciproquement pour un sorcier venu au monde en terre chamane, ou en terre nécromancienne. Cependant, les lignées de mages les plus anciennes engendrent des nouveau-nés qui suivent la même voie magique que leurs ancêtres, indépendamment du lieu de naissance, c’est ce qu’on appelle l’héritage du sang. Cette hypothèse n’est valable que pour les plus vieilles lignées et doit donc être exclue dans la majeure partie des situations considérées. De plus, si une lignée périclite et sombre dans la médiocrité, il advient que son héritage du sang se subordonne à l'héritage de la terre, et c'est dès lors à nouveau le critère géographique qui prime. 

Suivant ces règles, on constate que les chamanes - au nombre de 1’496’000'000 - sont les plus répandus. Rien que par l’héritage de la terre ils couvrent la totalité de l’Afrique et de l’Amérique du Sud, la moitié de l’Océanie et plus de 80% de l’Asie. En deuxième position se placent les élémentalistes – au nombre de 239'000'000 – présents en Amérique centrale, au Mexique, dans la partie Sud des Etats-Unis d’Amérique, sur la moitié Est de l’Océanie et dans l’Ouest, le Sud et le Sud-ouest de l’Europe. En dernière position on retrouve les nécromanciens – 169'000'000 – localisés dans le Nord des Etats-Unis d’Amérique, au Canada, au Groenland, dans le Nord, le Centre et l’Est de l’Europe et en Russie. 

Arrangements du texte original d'Erzèbeth Nàsdy & Ambrosius Tugendbach par Hannibál Masaryk