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 Champagne en cave [Terminé]

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Auguste de Troyes

Auguste de Troyes
Habitant·e de Lómilendë


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MessageSujet: Champagne en cave [Terminé]   Champagne en cave [Terminé] Icon_minitimeMar 8 Aoû 2023 - 14:04
La Directrice descendit avec aisance les nombreuses marches de l'escalier et s'engouffra dans les sous-sols du château. Un Auguste fatigué et déboussolé la suivait, non sans peine. La Comtesse semblait flotter dans sa grande robe noire.

Lorsqu'elle m'a dit qu'elle voulait m'apprendre, je pensais pas que ça irait aussi vite. J'ai chevauché toute la journée. Il est tard, non? En plus, j'ai rien mangé depuis ce matin. J'ai faim. On est où, là? Aouch...

Le Champenois, épuisé et sans contrainte de stress, avait oublié qu'il ne voyait pas naturellement dans le noir. Les couloirs étaient peu ou pas éclairés, et l'Hongroise avait tourné à un virage. Pas Auguste, qui s'est pris le mur de pierres froides de pleine face.

-Par ici, lui lança-t-elle sobrement.

Auguste se massa son nez endolori, tout honteux. La fatigue, la pénombre, la faim et les nombreuses émotions de la journée le rendaient penaud.
Il suivit la Nécromancienne sans se demander où ils allaient. Regagnant son éternel sourire, inspectant les murs avec curiosité, Auguste suivit Elizabeth en silence.
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Elizabeth Báthory

Elizabeth Báthory
Directrice


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MessageSujet: Re: Champagne en cave [Terminé]   Champagne en cave [Terminé] Icon_minitimeMar 8 Aoû 2023 - 21:42
Alors qu’à la surface, le chatoiement du soleil réchauffait les peaux et les champs, dans les sous-sols de Lómilendë, l’obscurité et l’humidité rendaient l’atmosphère glaçante. Dans ce cocon obscur, le reste des humains dépérissaient, privés de leur engrais naturel alors que les nécromanciens eux, florissaient. Au coeur de ces catacombes, la comtesse évoluait avec une aisance déconcertante, nourrie par l’énergie mortifère ambiante. Tout lui devenait plus aisé. Pour le Français, cette immersion dans les ténèbres se faisait dans un silence sépulcral, ne se doutant pas que sa maitresse entendait ses pensées comme s’il les hurlaient à tue-tête.

Cesse ces jérémiades et embrasse l’Obscurité, Auguste.

L’incursion dans son esprit le stoppa net. Si Elizabeth avait mis les formes, cette première expérience télépathique n’en restait pas moins traumatique. La télépathie était une chimère ; un mythe. Les chamanes communiquaient avec l’au-delà mais l’esprit des vivants leur était scellé. Personne n’avait ce pouvoir. La directrice qui s’était retournée pour accompagner son message d’un regard dur se remit en marche. Derrière elle, elle sentit son élève trébucher et se relever précipitamment pour ne pas la perdre ; ses pensées en ébullition.

D’un mouvement gracile de la main, la nécromancienne conjura une horde de luminescences. Soudain, les étroits couloirs ténébreux se virent baigner d’une lueur verdâtre. Enfin, la maîtresse et son élève atteignirent une pièce circulaire au centre de laquelle la comtesse s’avança.

-        L’essence même de notre Art est la maîtrise de la Mort.

Elizabeth leva lentement les bras en poursuivant d’une voix étrangement étouffée, comme si elle émanait des tréfonds d’un gouffre.

-        De l’autre côté du voile, nous prospérons.

Elle orienta ses paumes, désormais à hauteur d’épaule, vers le plafond de pierre avant de conjurer :

-        Dauðr Risa

Un instant, la cave était silencieuse et faiblement illuminée par les lucioles convoquées précédemment, celui d’après, un vent furieux s’était levé, tourbillonnant autour de la nécromancienne dont la chevelure semblable à un linceul battait désormais au gré de cet infernal mistral. Sous les yeux ébahis d’Auguste, la terre trembla et gondola, comme s’il s’agissait d’un étang sous lequel se mouvaient des créatures. Et, comme l’étendue d’eau qu’il évoquait, la surface se fractura, laissant une main décharnée apparaître dans l’obscurité. Une seconde ne tarda pas, à quelques mètres de la première et bientôt, c’était un océan de cadavres qui s’extirpaient du sol sous le regard impassible de leur sombre maîtresse.  
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Auguste de Troyes

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MessageSujet: Re: Champagne en cave [Terminé]   Champagne en cave [Terminé] Icon_minitimeVen 11 Aoû 2023 - 9:40
Auguste était profondément horrifié.

L'instant d'avant, elle conjurait des lucioles qui teintaient de vert les couloirs sombres et humides de l'école.

Fascinant! Et presque pittoresque.


Puis, une tempête, une onde sismique silencieuse et perfide. Des squelettes. HUMAINS! Voilà ce qui se relevait de la terre avec l'aisance d'une baigneuse qui sort d'un lac en plein été.
Pareil.
Sauf... décharné. De terre. Dans une cave. Dans le plus grand des calmes.

Le Troyen n'avait plus une seule pensée valide ni valable. Son seul réflexe musculaire fut de chercher sa rapière à ses côtés. Sa main ne ferra que du vide, évidemment.
Son cœur battait la chamade en voyant ces squelettes dénués d'âme se lever, prendre une pose rigide et attendre. Des marionnettes morbides, sans vie, ni sang, qui s'étaient animées sous la commande de la Comtesse.

Un lever de bras. Un ordre. Un regard impérieux.

Trois fois rien, au demeurant, avait suffi pour accomplir cette atrocité. Ou exploit.

Le silence tombal était de mise. La Hongroise observait le spectacle. Une sorte de flamme luisait dans les orbites vides qui les entouraient.

Ce calme, cette pause, cette attente permirent au blondinet de se ressaisir. La peur céda à la curiosité, l'angoisse primale à l'admiration latente.

Comment avait-elle fait? Qui sont-ils? Les a-t-elle tués et enterrés ici? Viennent-ils d'ailleurs? Qui étaient-ils? Leur résurrection leur redonnait-elle leurs anciennes compétences et connaissances? Pouvaient-ils se battre? La Comtesse devait-elle tout ordonner, ou avaient-ils une part de ...liberté?

Encor haletant, Auguste s'aventura d'un pas, puis d'un autre, en direction d'une des poupées osseuses.

-Est-ce... est-ce que vous les contrôlez entièrement? Ont-ils des souvenirs? Peuvent-ils interpréter vos ordres?

La question qui le brûlait était: sont-ils en vie? Mais il le savait, au fond de lui, pourquoi il ne la poserait pas.
Parce que ce n'était pas le cas. Ils ne seraient plus animés si la Comtesse en décidait.

Auguste restait terrifié. Avec une pointe de fascination ingénue. Ses grands yeux bleus interrogateurs et confus luisaient dans l'obscurité. Il ne s'était même pas rendu compte que les lucioles vertes avaient disparues.
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Elizabeth Báthory

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MessageSujet: Re: Champagne en cave [Terminé]   Champagne en cave [Terminé] Icon_minitimeLun 14 Aoû 2023 - 18:26
La comtesse analysa son élève, sondant non seulement les émulations de ses pensées mais aussi sa posture et son langage corporel. Satisfaite, elle l’observa passer, prestement, de la peur à la curiosité. A nouveau la voilà qui pointait, cette soif de savoir. Cette envie – ce besoin – de maîtriser. Le petit lapin s’était gaiment engouffré dans la tanière, suivant la louve sans hésitation. Avide de comprendre, il osa s’approcher d’un des revenants.

-        Oui, Auguste. Ils sont sous mon contrôle.

Elizabeth regarda le jeune Français s’aventurer entre les cadavres immobiles.

-        Les morts ne partagent pas, poursuivit-elle. Une fois ramenés des limbes, ils n’obéissent qu’à une voix. Celle de leur nouvelle Déesse.

Elle sourit.

-        C’est par notre volonté que nous soumettons, l’espace de quelques somptueux instants, la Mort à nos caprices. Celle-ci doit être inoxydable.

Toujours figée, semblable aux funestes créatures qu’elle avait conjurées, la sombre comtesse continua.

-        La moindre faille dans notre résolution est gage de catastrophe. L’Art Obscur porte bien son nom, Auguste. Une bête d’une telle puissance doit être assujettie d’une main de fer.

La directrice laissa planer un sinistre silence annonciateur de toutes les horreurs auxquelles une perte de contrôle pouvait donner lieu. Soudain, tous les zombies hurlèrent à l’unisson.

-        AUGUSTE.

Le Français tressaillit, terrifié.

-        Dès le moment où les morts quittent leur repos final pour nous servir, ils deviennent une extension de ce que nous sommes.

Le ton était donné, menaçant. Plus qu’un brutal asservissement, l’alchimie entre les défunts et leurs maîtres évoquait une étrange danse ou chacun des partenaires évoluait à proximité de l’autre. L’Art Obscur était aussi morbide qu’intime. La comtesse contempla son élève. Elle aurait pu lui expliquer l’énergie titanesque requise pour ramener ne serait-ce qu’un cadavre, ou encore lui apprendre que leur invocation ex-nihilo était quasi impensable au vu de sa complexité. Elle aurait pu lui révéler tant de choses.

-        Leur allégeance est totale mais versatile. Ils ne peuvent avoir qu’une Créatrice.

S’il était vrai que les diamants étaient faits sous pression, le test à venir serait l’occasion rêvée de le montrer.

-        Dans 10 secondes, je leur ordonnerai de se nourrir, et je peux t’assurer mon cher Auguste qu’ils ne se rabattront pas sur moi.

Les grands yeux océan du Français s’écarquillèrent d’effroi.

-        Qui sait, peut être que tu parviendras à en convaincre un de se rabattre sur autre chose que toi, mais 15 ?

Les lèvres pulpeuses de la comtesse s’étirèrent, parant son visage porcelaine de cruauté.

-        10, 9, 8 égrena-t-elle lentement.
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Auguste de Troyes

Auguste de Troyes
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MessageSujet: Re: Champagne en cave [Terminé]   Champagne en cave [Terminé] Icon_minitimeMer 16 Aoû 2023 - 9:57
Depuis son enfance, Auguste avait toujours été protégé. Par ses parents et, surtout, sa grand-mère qui tous veillaient au grain. Leur famille était désormais aisée, avec de bonnes relations dans la noblesse locale. Quand il n'était libre de se promener dans les immenses champs de vignes de la campagne troyenne, le jeune champenois était fourré dans les pattes de maîtres d'armes, d'artisans tonneliers ou verriers. Parfois, il marchandait sur les quais de la Seine qui traverse la ville, ou sur les marchés du centre.

Auguste pouvait affirmer ne jamais avoir connu la peur de toute son existence.

Il découvrit ainsi en quelques minutes différentes variantes de la terreur.

Ses yeux luisants étaient affolés. Il n'en croyait pas ses oreilles. L'information fut lente, bien trop lente, à atteindre son cerveau ingénu.

Qu'est-ce qu'il se passe? Qu'est-ce qu'elle raconte? C'est quoi ces histoires de Créatrice, d'allégeance versatile? Elle est folle. Folle à lier. Je n'ai jamais fait ça! Je vais mourir!

  10, 9, 8

Évidemment, le concept de mort n’était pas lui-même très clair dans son esprit. Il n'y avait jamais été confronté réellement, ou avait usé de magie pour la déjouer pour les animaux. Alors, sa propre mortalité dans cette situation pareille...

  7,6,5


Que faire? Que faire! Auguste recula. Il tourna sur lui-même. Porte épaisse fermée. Aucune ouverture. Des murs taillés dans la roche, un granit de montagne. Inviolable. Une partie construite, en blocs fondateurs, épais, massifs. Indestructibles. Un plafond haut. Lisse. Le sol. Une racine de montagne.

15 morts-vivants. Levés d'au-delà du voile de la Mort. Le regard hagard, sans but. Pour l'instant.



4,3,2

Le jeune blond leur fit face. Il jeta malgré lui un regard implorant à la Comtesse. Ses meilleurs yeux de chien battu. S'il-vous-plaît, je ne peux pas... La Directrice décomptait, immuable et inéluctable. L'air de cruauté ne la défigurait pas. Cet air de délectation qui anticipait les instants à venir, sa curiosité morbide et sadisme lui allaient bien au teint. Comme s'ils étaient naturels.

1.

Immédiatement, tous les crânes pivotèrent à l'unisson, d'un seul homme, vers Auguste. Pas de pause, pas d'hésitation, ils foncèrent sur le pauvre bougre, leurs bras squelettiques tendus prêts à arracher la chair.

Le plus proche planta ses phalanges dans les épaules du Français, le saisissant pour le dévorer. Auguste hurla de rage et de douleur.
Il parvint à l'envoyer valser d'un coup de pied en prenant appui contre le mur. Un autre prit immédiatement sa place. Augusta lui intima:

-NON!

La mâchoire croquait le vide et se rapprochait de son cou. Auguste ferma les yeux.

-NON!

Clac, clac, clac. Une larme perla au coin de son œil.

-Non, intima-t-il simplement.

Il ouvrit les yeux. Pendant un instant, il comprit. Il sentit le voile glisser de ses mains, arracher le suaire fictif de la Comtesse pour y placer sa laisse.

-Défends-moi.

Le mort-vivant se retourna et s'attaqua immédiatement à un de ses anciens comparses. D'autres arrivèrent pour prendre sa place et l'écarter, le décimant rapidement.

Auguste ne se laisserait pas faire. Il ne connaissait pas la peur, après tout. Il ne comprenait rien à la situation, mais cela ne l'avait jamais dérangé avant. Il ferait avec. Il réagirait. Il se battrait.

Alors, il écarta un squelette plus frêle et se lança contre un autre, le plaquant au sol, se jetant dans la mêlée. Il ignora les griffures et tandis qu'un d'eux lui arrachait une botte, il dévissa un fémur d'un coccyx.
Il l'employa comme une masse, l'éclatant avec violence contre les crânes et mâchoires alentours.

Se faisant, il ressentait les liens de la Nécromancie. Certains vibraient plus forts que d'autres.

-Toi. Bats-toi pour moi!

Une femme, moins squelettique mais recouverte de chair putride lui obéit. Auguste enfonça l'un des adversaires au sol. Un des monstres lui entailla les côtes, mordant son flanc. Un cri déchira la salle, aussitôt étouffé par les murs épais et les cliquetis sinistres.

La température avait baissé, et dégringolait continuellement. Du givre commençait à se craqueler sur les parois. Le souffle d'Auguste commençait à se voir. Une flamme intense brûlait paradoxalement en lui. Ses mains gelèrent le fémur qui s'explosa ainsi que la cage thoracique d'une des créatures.
Il sentit la femme être mise en charpies. Il ressentit une sorte de douleur partagée. La créature fut simplement anéantie, mais Auguste avait tout de même pu l'entendre rendre son dernier souffle avec soulagement.

Il se lança à nouveau, féral, contre le mort-vivant aux dents couvertes de sang. De son sang. Il lui plaqua ses mains contre les tempes et un éclair de glace lui explosa la boîte crânienne, envoyant valser ses dents et des éclats alentours. Certains se logèrent dans ses habits et son visage.

Auguste l'ignora. Il était pieds nus. Les habits déchirés. Du sang coulait de ses oreilles, de ses joues, le long de ses bras et principalement le long de son flanc gauche. Du cramoisi, mélange de boue et de sang, était emmêlé dans ses cheveux blonds.

Auguste Philippe Aube de Troyes afficha un air royal. Supérieur. Hautain. Dédaigneux. Impérial. Il tendit une main et ordonna à trois de ses poursuivants:

-Rejoignez-moi.

L'un tourna aussitôt, ramassant un humérus au sol. L'autre se figea, fit un pas dans sa direction, se ravisa puis resta sur place. Le troisième fit fi de son injection et continua son attaque.

Auguste et le mort-vivant prirent une pause de combattant à l'escrime, chacun armés d'os plus ou moins dénués de chair putréfiée. En garde!

Ils s'élancèrent et combattirent ensemble contre les monstres. Les os se brisaient au sol, expirant un soupir d'outre-tombe.

Il n'en restait plus que trois quand l'os se brisa à nouveau et que son allié fut détruit.

Auguste fut chanceux que la Comtesse s'amuse de ce spectacle. Elle ne raffermissait pas les liens. Nul doute que l'idée lui avait traversé l'esprit. Elle lui accordait, magnanime, un peu de lest. Puissante, elle aurait pu l'anéantir et retourner n'importe lequel à chaque instant.

C'est d'ailleurs ce qu'elle fit lorsque l'un des monstres se retourna pour lui sauter dessus. Il virevolta comme une ballerine pour retourner à la charge, plus violent et virulent. Sa main se planta dans l'épaule droite du jeune téméraire qui cria. Auguste lui arracha les cervicales, planta sa main dans les orbites et envoya le crâne contre la paroi. Il tremblait, exténué, à bout de forces. Sa respiration était haletante.

Plus que deux.
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MessageSujet: Re: Champagne en cave [Terminé]   Champagne en cave [Terminé] Icon_minitimeLun 21 Aoû 2023 - 11:07
Hébété, le nécromancien en herbe resta figé, le visage déformé par l’effroi. La comtesse sentit l’incrédulité se muer en alarme. Tout ça n’était pas un jeu ; c’était la réalité, sa nouvelle réalité. Se battre ou mourir le jour de son arrivée. Perdre la vie lors d’une leçon à la pédagogie cocasse ou s’extirper des griffes de la directrice. Impassible, Elizabeth observa ses créatures se jeter à l’unisson sur le jeune homme. Ses cris de peur se mêlèrent aux funestes grognements et claquements de mâchoires avides. L’élève se débâtit avec la rage du désespoir, son corps momentanément chargé d’une force et d’une résilience toutes propres à celle de la bête mourante, gigotant vaillamment dans l’espoir de sauver sa peau, en vain. Les morts prenaient le dessus, plantant leurs griffes et crocs dans la chair rosée du Français. Déçue, la nécromancienne le regarda disparaître dans la marée mortifère lorsque soudain, elle la perçut. L’ardeur noire. L’Art Obscur. Il a réussi. Ebahie, elle observa l’élève déverser sa magie et arracher l’une des horreurs à son contrôle. Si elle ne fit aucun effort pour le reprendre, elle n’en avait fait aucun pour le perdre. L’événement représentait donc déjà une prouesse en soi. Désormais assisté d’un nouvel allié, Auguste reprit de la vigueur, repoussant avec rage ses assaillants d’outre-tombe. Lorsqu’il conjura un sort de glace, Elizabeth sourit. Oui… oui ! A la vue de ce brutal spectacle, ce festival de sang et douleur, un frisson de plaisir la parcourut.

Fugace accalmie où le nécromancien, se dégagea de la masse, le port royal.  Dans ce bref moment suspendu, le petit Français n’était plus. August était un prince de la mort, paré d’une armure de sang et de fureur. Son regard croisa celui de la directrice et celle-ci y vu briller la flamme de toutes ses convoitises. Il ordonna à de nouvelles créatures de la rejoindre.

- Oui… susurra Elizabeth, délectée par l’aura mortifère de son élève gagnant en puissance.

Extatique, elle éclata de rire quand une des horreurs en vint même à se retourner contre elle, envoyée par son nouveau maître.

- OUI ! cria-t-elle, démente.

Des 15 entités invoquées, deux subsistaient, défiant le Français du regard, prêtes à frapper. Venir à bout d’une douzaine de revenants était le genre de performance que la directrice attendait.  Les deux morts s’écroulèrent, libérés de leur retour passager parmi ceux qu’ils avaient quittés. Les sourcils du jeune homme disparurent dans sa chevelure ensanglantée. Perplexe il dévisagea son enseignante qui lui souriait. Le petit Auguste se baladait au bord de l’abysse ; il ne restait plus qu’à l’y précipiter.

- ᛈᚱᛁᛗᛟᚱᛞᛁᚨᛚ ᛞᚨᚱᚴᚾᛖᛋᛋ, incanta-t-elle.

Aussitôt, l’obscurité fit place aux ténèbres. C’était comme plonger dans du goudron. L’atmosphère sembla se liquéfier et la nuit à laquelle les yeux pouvaient s’habituer se mua en une opacité primordiale. Le vide. Le néant. Dans ce royaume ultime, les monstres n’étaient pas faits de chair et d’os mais d’angoisse primitive. L’esprit profane, confronté à ces funestes arcanes, n’a d’autre option que la fracture. Englouti par la brutalité nécromane déversée par la comtesse, Auguste s’évanouit dans un dernier hurlement de terreur.

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