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 Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé

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Cathena Linysse

Cathena Linysse
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MessageSujet: Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé    Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé  Icon_minitimeVen 30 Sep 2011 - 20:47
Rencontrer une mage en soins au milieu d’un cimetière terriblement lourd dans une atmosphère morbide aurait pu, dans d’autres circonstances, demeurer exceptionnel. Malheureusement, Cathena du, comme la plupart de ses confrères, lorsque ces derniers n’avaient pas succombé aux sorts de l’Affrontement, ouvrir les yeux sur la réalité obscure qui les guettait depuis bien longtemps. Le contraste entre ses fonctions et ce qui pourrait s’apparenter à sa résidence secondaire la rendait elle-même plus détruite que ces lieux ; elle se remémorait chaque jour les pires images, revoyait la détresse des élèves, le courage suicidaire de ses collègues et la haine flamboyante dans les yeux des monstres qui les entouraient. La nuit, ces visions d’horreur, souvent amplifiées, la réveillait pour des heures, provocant chez elle d’interminables insomnies que trahissaient ses yeux soulignés de violet. Des questionnements sans réponse, des regrets, des remords la travaillaient péniblement lorsque celle-ci se rendait à ce qui jadis fut l’un des villages les plus joviaux qu’elle ait connu.

En contemplant la horde de tombes qui jonchaient le sol, une certaine culpabilité l’envahissait à chaque fois, et malgré toute la bonne volonté dont elle pouvait faire preuve, elle n’extrayait jamais totalement ce sentiment insupportable de sa poitrine. Elle s’arrêtait devant celles où des visages, des souvenirs s’accordaient aux noms inscrits dessus. Elle songeait qu’il était bon pour elle de leur rendre visite régulièrement ; les premiers mois qui suivirent le carnage de 2010, la blonde s’y rendait une fois par jour pour y séjourner bien des heures souvent larmoyantes. Après quoi elle se dirigeait vers le lac sanglant, sans oser plonger, de peur de croiser le regard livide d’un être autrefois chéri. Mais malgré l’aspect macabre de l’eau, son recueillement auprès de son élément naturel, base de la vie, source universelle de la magie des soins, venait heurter de plein fouets les tourments que lui prodiguait les tombes. Seule la nuit faisait rentrer Cathena, encore ne fallait-il pas que cette dernière soit pourvue d’une pleine lune.
Ce rituel journalier s’était depuis espacé en séances hebdomadaires, et les visites ne duraient jamais plus de deux heures. Dans la même lancée, la couleur de ses robes, noircies par l’évènement, s’était éclaircie au fil du temps et témoignait de son état mental en amélioration. Il restait certes des progrès à faire, mais elle avait déjà bien commencé. Du moins, elle aimait s’en persuader.

En ce soir frais de 2025, l’enseignante se tenait devant la tombe d’un petit prénommé « Gregoriyen ». Elève en première année, elle se souvenait parfaitement de lui, de ses cheveux blonds courts et légers , souvent ébouriffés par quelques amis taquineurs. Un petit garçon timide, adorablement doux avec tous les animaux qu’il prenait pour ses expériences. Pourquoi figurait-il son nom sur cette pierre ? Qu’avait-il fait, bon Dieu, pour se retrouver là ?

**Et moi ? Où étais-je lorsqu’il s’est fait impitoyablement rayé de ce monde ? Pourquoi n’ai-je rien fait ? Était-ce ma meilleure place ? Ai-je sauvé assez de vie pour me prétendre mage des soins ? **

Le manège philosophique recommençait, après plusieurs semaines de calme. Mais fort heureusement pour elle, il s’arrêta bien plus vite qu’elle n’osa l’imaginer.

"Cathena, arrête. Ca fait 15 ans maintenant. Il est peut-être temps… de tourner la page, tu ne crois pas ?"
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Liam Macchi

Liam Macchi
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MessageSujet: Re: Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé    Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé  Icon_minitimeLun 3 Oct 2011 - 19:09
Trainer dans un cimetière, sans but, au milieu de souvenirs douloureux n’avait rien d’habituel pour l’élémentaliste. Pourtant, c’était un détour qu’il se sentait obligé d’effectuer au moins une fois après son retour tardif à Lómilendë. Par respect.

C’était la première fois, depuis la fameuse bataille contre Sliven, que Liam revenait ici, dans ce qui fut à l’époque une si prestigieuse école. Après l’affrontement, Liam avait passé beaucoup de temps à voyager. Il avait revu sa famille, ses amis. Il avait cherché celle qu’il aimait, l’avait trouvée, avait fondé une famille. Jamais il n’avait pris le temps de penser à « tout ça ». Tous ces élèves, professeurs et soldats morts, dont il avait fortement risqué faire partie. Arrivé devant le cimetière, il hésita. Faire demi-tour semblait si facile. Rester dans l’ignorance et faire comme si personne n’était parti, comme si rien ne s’était passé. C’était si simple. Alors qu’il pesait le pour et le contre – rester dans le déni, ou risquer de devenir fou, il aperçut une silhouette blonde, figée devant une pierre tombale. Liam fronça les sourcils, plissant légèrement les yeux afin de mieux distinguer la femme. Après quelques instants à scruter son dos, son regard s’élargit sous le coup de la surprise. Il l’avait reconnue, c’était elle, il en était sûr.

Cathena Linysse. Elle était professeur, elle aussi, il s’en rappelait bien. Elle était jolie, elle lui plaisait. Il sourit, à cette pensée. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas songé cela d’une autre femme qu’Erzèbeth. Si sa mémoire ne lui jouait aucun tour, la demoiselle enseignait les soins. Son sourire disparut. Lui-même, durant l’affrontement, était allongé par terre, sans autre choix que de regarder les corps autour de lui tomber, les uns après les autres. Il n’avait rien pu faire. Durant des années, il en avait fait des cauchemars, la nuit. Qu’avait pu ressentir une femme dont le plus grand talent était les soins, en voyant tous ces enfants mourir, sans qu’elle ait le temps d’essayer de les sauver ? Pour elle aussi, ça a dû être dur. Était-elle venue souvent ici, au milieu de ce cimetière, empoisonnée par ses remords ?

L’italien décida qu’il n’avait pas le droit de la laisser seule. S’en aller maintenant aurait été égoïste, et Liam ne l’était plus. Il avait été un petit con profiteur, et l’était sans doute encore un peu, au fond. Mais il avait appris à apprécier les gens, et à se faire des amis. Dans une guerre, on ne va nulle part si l’on est seul, l’européen le savait.

Il s’avança, à travers les rangées de pierres, laissant ses yeux courir sur les noms gravés. Le premier qu’il vit fut « Cassis Key ». Cette petite aux cheveux blancs que son épouse appréciait tant. Il s’arrêta, avec l’impression qu’on venait de lui donner un coup de poing dans l’estomac. Elle était donc morte. C’était donc pour ça que sa femme ne lui parlait plus d’elle. Elle n’avait jamais mentionné le fait que sa petite protégée était morte. Il reprit sa marche, à contre cœur. Les noms se suivaient, mais ne se ressemblait pas. Chacun sonnait de façon triste et tragique, mais jamais de la même manière. « Ichiko Natori ». L’animalière, qui un jour lui avait placé un chiot dans les bras en lui affirmant qu’il lui allait bien. Il ne l’avait pas pris, et aujourd’hui, en y repensant, il le regrettait presque.

Il arriva finalement derrière Cathena, plongée dans l’observation d’une pierre gravée au nom de « Gregoriyen ». Un élève. Un enfant qui n’avait rien fait, rien demandé à qui que ce soit, et qui pourtant se retrouvait là. C’était injuste, mais c’était trop tard. On ne peut pas vivre indéfiniment perdu dans des souvenirs et des regrets.


- Cathena, arrête. Ca fait 15 ans maintenant. Il est peut-être temps… de tourner la page, tu ne crois pas ?

Il posa sa main gauche sur l’épaule de son ancienne collègue, tentant de la réconforter comme il le pouvait.

- J’ai fait ce que j’ai pu, et toi aussi j’en suis convaincu. Tu n’es pas responsable, aucun d’entre nous ne l’est.
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MessageSujet: Re: Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé    Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé  Icon_minitimeMar 4 Oct 2011 - 23:09
La Française leva la tête : cette main sur son épaule, cette voix, ce parfum, elle s’en souvenait autant qu’elle se souvenait de Gregoriyen. Elle frissonna, se retourna, et fit face à celui qui, plus de 15 ans auparavant, réussit à détourner plus d’un jour ses pensées vers un homme. Elle observa son visage d’un regard exténué, un léger sourire en coin.

«Pas responsables ? Facile à dire lorsqu’on réapparaît de nulle part. Je ne te demanderai pas où diable tu étais passé, car j’imagine que même « partout dans le monde » ne serait pas une réponse suffisante. Enfin, quoi qu’il en soit, bienvenue chez toi Liam. C’est un plaisir de te revoir parmi nous.»

Et elle le pensait sincèrement. Pendant qu’il donna suite à leur conversation, elle en profita pour se remémorer le personnage qu’elle connut.
Liam… Longtemps qu’elle n’avait pas songé à leur brève histoire. Elle s’était néanmoins demandé quelques fois où ce dernier avait bien pu passer, car elle était persuadée qu’un homme aussi malin, aussi rusé que Liam ne pouvait pas se laisser attraper par la mort si jeune. Elle sut plus tard que ce dernier devint la propriété d’Erzèbeth, ce qui, malgré l’enthousiasme sincère qu’elle exprima face à cette nouvelle, la pinça quelque part. Cette aiguille fine et invisible sur son cœur moelleux la dérangeait, car elle ne souhaitait plus croire à leur quelconque liaison, aussi furtive soit-elle. Ce jour-ci, en y repensant, elle admit intérieurement que malgré ses liens d’amitié avec la directrice, la blonde l’enviait passablement, et ce pour deux raisons :

La première prenait forme humaine, et dans son cas, s’appelait Liam, Luka et Selena. Mariée, et mère exemplaire qui plus est, elle avait commencé la vie que Cathena avait négligée jadis au profit de sa profession. Elle qui côtoyait chaque jour des dizaines et des dizaines de chérubins, elle sentait son cœur de mère bien vide au bout d’un certain temps de carrière. A un point qu’elle finit, dans les derniers mois qui précédèrent la bataille, par traiter les plus jeunes comme ses propres enfants. D’où le malaise particulier face à la tombe de ce petit.
La deuxième raison, plus éphémère à son avis, se concentrait sur son don cette fois : certes Cathena pratiquait son art avec grande passion, mais dans le déséquilibre mental qui l’occupait depuis 15 ans, la seule performance qu’elle aurait voulu acquérir résidait dans l’abolition de la frontière entre les deux mondes - ce qu’Erzèbeth maîtrisait, bien évidemment. Elle voulait ses bambins, elle voulait les revoir, savoir comment ils allaient là-haut, et leur dire combien ils lui manquaient. Elle n’osa cependant jamais demander une telle faveur à la comtesse, d’abord parce qu’elle ne voulait parler à personne, et ensuite parce qu’elle se rendit vite compte que tout ceci n’était qu’utopie, car dans le cœur profondément froid de la nordique devait bien loger un soupçon de tristesse à l’égard de son élève favorite perdue dans la bataille.
Elle ne se souvenait pas d’avoir vraiment reparlé à Liam en privé depuis le jour de leur premier baiser. Un épisode de sa vie qui remontait depuis, à …

**Son regard brûlant… **

... plusieurs années, où les deux étaient encore passablement jeunes. Une vie bien tranquille qu’ils entretenaient chacun de leur côté les tenaient à l’écart, mais comment s’étaient-ils rencontrés ? Elle peinait à s’en rappeler, les années effaçant les traces des souvenirs qu’elle préférait oublier. Elle imaginait…

**Sa voix si sensuelle… **

… ce qu’il avait pu vivre durant son absence. Et chassa ces images parasitaires au passage, écoutant Liam du mieux qu’elle put.

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Liam Macchi

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MessageSujet: Re: Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé    Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé  Icon_minitimeVen 14 Oct 2011 - 16:17
Liam baissa les yeux.

- Je ne suis pas le seul à avoir disparu, se justifia-t-il. Il sourit faiblement et releva la tête, plongeant son regard dans celui de la française. Et puis, l’important, c’est que je sois revenu.

Il resta un instant silencieux. Que pouvait-il bien dire ensuite ? Parler de ce qu’il avait fait durant tout ce temps lui paraissait déplacé. Au fond, il n’avait pas fait grand-chose. Il ne s’était pas battu, il n’avait défendu personne, que lui-même.

Il se demandait ce qu’avait fait son ancienne collègue. Elle est toujours aussi jolie, en tout cas, songea-t-il. Il fronça les sourcils. Il n’aurait pas dû être en train de penser à ce genre de choses. Il était marié, depuis de longues années maintenant, et il avait des enfants. Il était heureux, n’est-ce pas ? L’élémentaliste se mordit légèrement la lèvre : il n’était plus très sûr de l’être. Il aimait Erzèbeth, de toute son âme, mais il se sentait fatigué de cette vie si répétitive.

Il ôta sa main de l’épaule de son interlocutrice, frôlant au passage son bras.


- Ca me fait plaisir de te revoir.

L’italien leva sa main droite vers le visage de la mage des soins et repoussa de ses deux doigts valides une mèche de cheveux blonds qui tombait devant son œil, effleurant au passage sa joue.

- Ne vas pas imaginer que les choses ont été simples pour moi juste parce que je suis parti. J’étais là lors de la bataille, et j’ai vu les mêmes horreurs que toi.
Puisque tu sais que je suis parti, j’imagine que tu es restée, et que tu t’es battue du mieux que tu le pouvais. Je n’ai pas eu ce courage, je l’admets.


Liam se tut. Il ne savait pas quoi dire à cette femme dont il ne savait plus rien. Un mot de travers aurait pu la blesser, et il ne le souhaitait pas.

Il n’arrivait pas à détourner son regard de la mage des soins. Des images défilaient dans sa tête, qu’il tentait désespérément de chasser. Leur conversation, leur baiser… Pourquoi tout cela lui revenait-il ainsi à l’esprit ?

N’y tenant plus, il franchit la distance qui les séparait encore et la serra contre lui, une main plongée dans ses cheveux, l’autre enserrant sa taille. Son visage était près de celui de la jeune femme, trop près, lorsqu'il lui demanda :

- Et toi, alors ? Qu’est-ce que tu as fait, durant tout ce temps ?

L’italien pencha sa tête, dans l’intention manifeste d’embrasser son interlocutrice, mais il s’arrêta, en se mordant les lèvres. Son regard, empli d’envie, était posé sur la bouche de Cathena. Il ne devait pas, il en était conscient. Mais quelque chose, au fond de lui, lui disait qu’il en avait envie.
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MessageSujet: Re: Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé    Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé  Icon_minitimeLun 17 Oct 2011 - 17:51
Cathena sourit : Liam avait certes changé, mais les facettes du lâche qu’elle avait connu ne s’étaient pas totalement effacées. Mais au moins, il l’admettait. Elle l’écoutait mais ces mots, ces souvenirs brouillaient sa concentration, et la mage se contenta de baisser les yeux. Elle remarqua que Liam hésitait parfois ce qu’il s’apprêtait à dire, étant donné la situation des plus délicates. Jusqu’à ce que ce dernier se taise complètement.

Ce silence signifia tellement plus de choses aux yeux de la blonde qu’elle en était devenue plus attentive, et fit le rapprochement entre l’absence de sa voix et l’omniprésence de son image. Elle frissonna, rêvait-elle ? Il
venait de la prendre dans ses bras ? Et dans ses cheveux, était-ce bien sa main ? Non, impossible. Non, inimaginable. Non, incontestable.

Toujours dans leur silence ponctué de quelques pépiements de moineaux, les deux amants fantômes se regardaient : elle, souriante et joviale, une robe étincelante découvrant ses épaules fraîches et hâlées. Lui,
jeune, vivace et malicieux, il avait la vie devant et les problèmes derrière. Dans une ruelle de Marilcrow, à l’abri des regards indiscrets, alors que les marchands attiraient les élèves vers leurs charrettes de babioles magiques en tout genre. Là, un voleur félin était chassé par l’épicière ; ici, deux jeunes filles riaient aux éclats, les mains pleines de sucreries fantaisistes. Tout baignait encore dans l’insouciance.

Cathena se sentit à nouveau pleine d’une chaleur sémillante face aux yeux de son amant : il s’approcha d’elle et colla son corps contre le sien, hypnotisant ainsi la Française par son regard enflammé. Elle approcha un peu plus son visage, mais au moment où cette dernière lui frôla la lèvre, les gens s’effacèrent, les ruelles disparurent et les maisons s’enfoncèrent dans la terre pour ne laisser dépasser que d’innombrables
pierres macabres. Sa robe s’était noircie et la malice de Liam avait fait place à un désir brûlant d’hésitation : l’image d’Erzèbeth s’était intercalée entre ses fantasmes et la réalité. Certes la comtesse était connue pour ses colères noires et sa puissance effrayante, ce qui pouvait certainement coûter la vie à la Française si celle-ci prenait conscience de l’évènement, mais au point où elle en était, même la mort lui semblait libératrice.

Non, ce qui lui fit mal au plus profond d’elle, c’était cet amour si parfait qu’elle lui enviait assurément mais qu’elle ne gâcherait pour rien au monde. Car malgré la tragédie des évènements et la tournure que ceux-ci ont fait prendre à Cathena, la blonde avait gardé en elle le principe terriblement niais que le bonheur des autres devait passer avant le sien.


Elle retint sa respiration et s’écarta de Liam. Il baissa les yeux, ni elle ni lui ne surent trouver les mots à cet instant. Ils n’avaient pas commis l’irréparable, mais n’étaient plus tout à fait blancs non plus. Elle se mordillait les lèvres, peut-être dans le but d’exploiter au mieux le peu de Liam qu’elle put ressentir sur sa bouche. Un frôlement de chair, mais également un frôlement de cœurs.


« Je suis désolée, je ne sais pas ce qui m’a pris, je… »

La blonde s'arrêta de parler: au diable son fichu principe, elle avait attendu assez longtemps comme ça. En plus, elle l'avait vu avant Erzèbeth.

Elle entoura cou de Liam de ses deux mains et l'embrassa comme jamais elle n'osa embrasser un homme, encore moins un propriétaire d'alliance. Il l'arrêta et lui jeta un regard plein d'incompréhensions. Mais le Don Juan ignorait-il que les femmes changeaient souvent d'avis?
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MessageSujet: Re: Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé    Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé  Icon_minitimeMar 18 Oct 2011 - 9:42
« Eh merde ». Si quelqu’un avait pu lire dans ses pensée à ce moment précis, c’est bien la seule et unique chose qu’il aurait pu entendre dans l’esprit de Liam, tournant en boucle tel un CD rayé.

L’italien avait eu un léger mouvement de recul par rapport la femme lorsqu’elle-même avait reculé. Pas vraiment consciemment, plutôt par reflex. Il avait failli, merde. Mais il n’avait rien fait, n’est-ce pas ? C’est rassurant, se dit-il. Non, en réalité non, se sentir rassuré par le fait d’avoir « juste » failli tromper sa femme n’avait rien de rassurant. Il aurait plutôt dû ressentir de la honte, ou quelque chose s’y approchant. Comment est-on censé se sentir lorsque l’on fait du mal à celle qu’on aime ?

Sous le choc d’un acte qu’il n’avait pas commis, Liam gardait le silence, incapable de prononcer la moindre syllabe. Il fallait bien que quelqu’un parle, bouge, fasse quelque chose. C’est Cathena qui prit la parole, pour s’excuser. L’élémentaliste fronça les sourcils : pourquoi lui demandait-elle pardon ? Pour ce geste qu’il avait provoqué en la serrant contre lui ? Alors qu’il s’apprêtait à protester, la française s’approcha de lui et l’embrassa. Sans vraiment lui répondre, l’homme ne la repoussa pas pour autant, se laissant simplement faire sans savoir comment réagir.

Après quelques instants qui lui parurent bien trop courts, il l’arrêta. Ce n’était pas bien. Liam baissa les yeux. Au fond, n’avait-il pas toujours fait exactement le contraire de ce qui était bien ? Il était temps d’assumer, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Se plaçant en face d’elle, un peu trop près, une fois de plus, il planta son regard dans le sien.


- Cathena, je crois que tu le sais, je suis marié avec Erzèbeth. Je tiens à elle, et à mes enfants aussi. Je… Je ne te retiens pas, tu sais. Je ne veux pas te faire de mal.

Dès qu’il eut terminé sa phrase, il se pencha légèrement, une main sur la joue droite de la mage des soins, et l’embrassa. Cette fois, c’est elle qui déciderait si elle voulait mettre fin à leur baiser.

Intérieurement, l’italien avait envie de hurler. Non, vraiment, il voulait ne faire de mal à personne. Il aurait voulu rester fidèle à sa femme, la rendre heureuse et être un père modèle.

Il aurait voulu rester lui-même et ne pas jamais s’attacher à ce point à quelqu’un, être libre de chacun de ses faits et gestes. Il était trop tard. Le temps avait passé, et le bonheur factice que lui procurait son mariage avec la comtesse s’était estompé, laissant place à ce qu’il avait tenté de se cacher : ce n’était pas ce qu’il voulait.

Il avait espéré une vie tellement différente de celle-ci. Une vie où la guerre ne l’aurait pas touché, il aurait regardé les informations et aurait secoué la tête en disant « C’est horrible, n’est-ce pas » et on lui aurait répondu oui, mais que veux-tu y faire, on ne peut pas se battre, nous. Il aurait continué à donner des cours à des enfants pas sages qu’il aurait vu grandir, et dont il n’aurait jamais connu la tombe. Une vie normale. Sa femme, s’il en avait eu une, l’attendrait chaque soir dans leur maison, modeste mais moderne, le sourire aux lèvres, elle n’aurait pas dû se battre et risquer sa vie à chaque pas qu’elle ferait. Il ne se serait pas inquiété à chaque instant, se demandant si un membre de sa famille n’était pas mort sans qu’il puisse le savoir.

Mais ce n’était pas la vie qu’il avait, et il ne pouvait plus faire demi-tour. Il avait dû faire de mauvais choix. Quelque chose, quelque part, avait été terriblement faux pour qu’il se retrouve dans une situation si éloignée de ce qu’il cherchait.

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Cathena Linysse

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MessageSujet: Re: Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé    Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé  Icon_minitimeMer 19 Oct 2011 - 1:49
Oh oui elle savait, il n’avait pas besoin de le lui rappeler. Elle savait parfaitement que l’idiot qu’elle avait contre elle était marié, elle savait parfaitement les risques qu’elle encourait dans cette situation et par-dessus tout, elle savait parfaitement qu’elle en ressortirait en très mauvais état. Elle fit durer leur deuxième baiser un peu plus longtemps et alla même jusqu’à descendre sa main dans le bas du dos de Liam, car quitte à mourir pour une cause, autant en avoir profité avant. Au bout de quelques minutes, la blonde s’arrêta et fixa son amant un instant :

« … Mais quel CON ! »

Ces mots surgirent tout seuls de sa bouche, sans même que la Française y eut réfléchi. Les deux se turent, se regardèrent bêtement. Elle écarquilla les yeux et mis sa main devant sa bouche entre-ouverte : elle venait de proférer des injures au milieu d’un cimetière et avait mis la main sur une partie pour le moins intime d’un homme devant ses enfants – quelle mère indigne. Elle voulut s’excuser, mais pensait au fond d’elle que la vérité crue pouvait avoir du bon face aux hommes comme Liam. Certes elle avait provoqué une bonne partie du problème, mais bon sang, il l’avait quand même bien aguichée en premier !

« Liam, j’ai été vraiment très heureuse de t’avoir revu. Je viendrai déposer des fleurs sur ta tombe si tu rencontres ta femme avant moi. Bonne fin de journée. »

Elle se retourna et s’en alla presque automatiquement, sans vraiment réfléchir à sa direction, sans plus oser le regarder.
Le cadre romantico-classique des deux amants dont la passions tragiquement infertile à cause d’un amour éternel venait de prendre une tournure bien plus terre à terre. La sainte Cathena que les gens regardaient chaque jour se rendre à ce cimetière avec admiration face à la sincérité de sa douleur avait fait place à la pauvre femme méprisable qui avait osé toucher à un homme marié – à l’une des plus grandes femmes du monde la magie qui plus est.

Alors que la blonde se dirigeait rapidement vers le château dans le but d’éviter un maximum de témoins, elle ressentit un malaise profond en elle : quelque chose lui disait qu’elle avait été vue. Quelque chose lui disait même, qu’elle avait été vue par une personne soupçonnable d’être l’informatrice d’Erzèbèth. Quelque chose alla même lui dire qu’il s’agissait directement de…

Elle leva les yeux.

Là où se trouvait jadis le bureau imposant de la plus grande des nécromanciennes, une silhouette à contre-jour observait la mage des soins : elle semblait d’un calme plat, restait immobile. La Française baissa la tête et ferma les yeux un instant ; quand elle les rouvrit, elle releva la tête mais les ruines étaient vides cette fois.

** Tu vois, tu as rêvé. C’est certainement à cause de la chaleur … Oui, la chaleur, c’est ça. Et le soleil dans les yeux, ça te donnes souvent des hallucinations.**


Elle-même n’y croyait pas. Mais voir à 150 mètres, à l’entrée du château de Lómilendë la grande comtesse, dans la fameuse robe noire si intense qu’on pouvait, dit-on, littéralement s’y noyer à l’intérieur, et avec tant d’appréhension, ce ne pouvait tout bonnement pas être hallucinogène.

** Oh mon Dieu. Oh mon Dieu. Oh mon Dieu... »**

Chaque pas en avant rétrécissait sa longévité. La blonde embrassa son doigt et fit le signe de croix – elle ne sut jamais vraiment ce que cela signifiait, mais sa mère lui apprit qu’il pouvait parfois sortir les gens des situations les plus cauchemardesques : même si elle n’y croyait pas vraiment, elle en avait plus que besoin. Finalement, c’était peut-être elle qui allait recevoir les fleurs en premier.
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MessageSujet: Re: Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé    Une amertume nostalgique. [Liam Macchi] - Terminé  Icon_minitime
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